Solenn Bauvy, Master 1, Groupe 1

Point d’ancrage du travail : Exposition du 12 février au 29 avril 2012, « La bête est humaine », à la Briqueterie, musée « site-mémoire » de la Baie de Saint-Brieuc (22)
Cette exposition présente le travail de cinq artistes qui nous interrogent sur notre rapport à l’animalité, avec pour objectif plus particulier de sensibiliser les enfants à la création par l’observation et la description des œuvres d’art.
La consigne : par le biais d’un jeu de rôle,
« Approcher et percevoir les œuvres par le sensible, le ressenti, le verbal et le non-verbal, et décrire ce que l’on va voir, toucher, filmer, dessiner… bref… Créer ».
Les personnages du jeu de rôle : un non-voyant alias « le toucheur », un cinéaste, un journaliste, un dessinateur.
Œuvre choisi : « Truffe de buffle » de Jean FONTAINE, une de ses créations de la série Humanofolie
Sculpture Baptiste
Truffe de buffle, sculpture de J. Fontaine, touchée par Baptiste
Fondamentaux de l’artiste : Jean FONTAINE est un sculpteur contemporain qui a étudié conjointement à la Sorbonne (Licence d’Arts plastiques) et à l’Ecole des beaux-arts de Macon, dont il a été diplômé en 1976.
Après avoir été professeur d’arts plastiques, il se consacre depuis 1990 à la sculpture.
« Le sculpteur Jean Fontaine met le doigt sur l’engrenage pervers qui met en branle raison et folie (…) Il pratique la greffe : il prélève ici pour replacer là. En chirurgien céramiste, il transplante des rouages, clapets, cliquets, condensateurs, culbuteurs, cylindres, pour les aboucher, emmancher, gamahucher, accoupler avec des parties humaines. De ces coïts naissent des œuvres, accouchées dans le cambouis et arborant d’emblée la belle noirceur du métal gazolé. De ces hybrides mécano-bizarreries, dingomachiques, logotechniques, tout est pourtant éminemment logique. Rationnel ».
Propos de Michel FROIDEVAUX, Commissaire graisseur de Mécanofolie, artiste laqueur depuis 1970
Extrait de : www.jeanfontaine.com
En juxtaposant de l’humain, de l’animal, du mécanique et du naturel, J. Fontaine donne à voir quelque chose d’étrange, hors de nos références habituelles. C’est l’assemblage de ces ordinaires va créer l’étrange.
Démarches et investigations : En endossant le rôle de la journaliste, j’ai noté les propos de Baptiste qui découvrait la sculpture de J. Fontaine du bout de ses doigts (il était le non voyant du jeu de rôle), … et j’en ai élaboré un dessin.
Ce jeu de rôle avait pour but de nous faire appréhender les sculptures autrement que par la forme verbale… et ce faisant, de nous faire perdre nos repères habituels, rejoignant ainsi l’idée des œuvres du sculpteur.
Les propos de Baptiste : « 3 branches, 2 choses en verre comme des grosses ampoules. Au bout, la tête… 2 orifices, le nez ? Des branchies… un animal marin ?
Sorte de 3 tentacules… une sorte de pieuvres ? »
Le fait de tourner autour de la sculpture a donné à Baptiste d’autres informations.
« Du côté lisse, c’est celui qui me parle le moins, ça descend bas…
Une fixation, une sorte d’engrenage ? »
Il tourne de nouveau autour de la sculpture…
« Un gnou ? Une gazelle ? »
Volontairement, je n’ai travaillé qu’à partir des mots de Baptiste, occultant (autant que possible) la sculpture que j’avais vu. Ses mots semblent lancés sans lien tangibles entre eux lors de sa découverte tactile de la sculpture… alors qu’à ma grande surprise, il finit par évoquer l’idée d’un gnou ou d’une gazelle, proche de la matérialité de la sculpture, tandis qu’il évoquait d’emblée l’idée d’un animal marin. Pourquoi cette révélation ? En lien avec l’engrenage qu’il découvre?
Transposition didactique : Lien entre la représentation mentale, la transcription écrite et le visuel, à partir des dires d’une personne.
Traduire en images, ce qu’un autre dit en mots, sans avoir « vu de ses yeux vus »… ou bien comment pouvons-nous voir une sculpture du bout des doigts, et la mettre en forme par le dessin, en se basant uniquement sur les propos d’un autre ?
Le non voyant semble appréhender l’œuvre par une vision tactile morcelée, parcellaire, par le détail (d’où les propos qui semblent décousus), pour arriver à une vision d’ensemble… qui donne tout de suite une idée de ce que représente l’œuvre, comme si c’était la réponse attendue, la « bonne réponse »…
Qu’en est-il réellement chez les non-voyants ? En effet, ici, nous sommes dans le jeu, et le non voyant utilise un sens, le toucher, pour découvrir l’œuvre, mais il n’utilise pas spontanément ce sens pour découvrir son environnement. Les non-voyants partent-ils du particulier pour arriver à l’ensemble ?
mon dessin

Ancrage artistique : Danser sa vie, Centre Pompidou, Paris

A partir du travail réalisé à La Briqueterie et de cette exposition, élaborer une situation pédagogique pour les élèves.

Du 23 novembre 2011 au 2 avril 2012, le Centre Pompidou consacre une exposition aux liens des arts visuels et de la danse, depuis les années 1900 jusqu’aujourd’hui. Sur plus de deux mille mètres carrés sont présentées près de 450 œuvres : des chefs-d’œuvre de l’art du XXème siècle, de Matisse à Warhol, des chorégraphies qui marquent des moments clefs d’un siècle de danse, de Nijinski à Merce Cunningham, et des œuvres d’artistes contemporains inspirés par la danse, d’Olafur Eliasson à Ange Leccia.

Le titre Danser sa vie est emprunté à la danseuse Isadora Duncan, pionnière de la danse moderne : « Mon art est précisément un effort pour exprimer en gestes et en mouvements la vérité de mon être.(…) Je n’ai fait que danser ma vie », explique-t-elle dans son ouvrage Ma vie, publié en 1928.

A travers un parcours en trois actes, l’exposition montre la passion de l’art et de la danse pour le corps en mouvement:

La danse comme expression de soi, de vaslav nijinski à matthew barney

L’invention d’une nouvelle subjectivité est explorée à travers la naissance de la « danse libre » dégagée du ballet classique avec Isadora Duncan.

Danse et abstraction, de Loïe Fuller à Nicolas Schöffer

La naissance de l’abstraction est envisagée à travers les inventions de Loïe Fuller. Certains artistes, comme Sophie Taeuber-Arp, pratiquent à la fois danse et arts plastiques.

Danse et performance, de Dada à Jérôme Bel

Un dernier volet évoque les liens de la danse avec l’art de la performance, et réciproquement : depuis les premières actions dadaïstes du Cabaret Voltaire jusqu’à l’invention des tasks (gestes empruntés à la vie quotidienne) par la danseuse Anna Halprin.

Avec des pionnières comme Loïe Fuller et Isadora Duncan, avec le génie de Vaslav Nijinski, une rupture sans précédent a eu lieu dans l’art du corps en mouvement. Ce bouleversement a eu une influence décisive dans l’évolution des arts visuels, qui n’ont cessé depuis, au-delà de la représentation de la figure de la danseuse de ballet, d’entretenir une relation étroite et fructueuse avec la danse. Danser sa vie est une exposition qui explore ce dialogue parfois fusionnel de la danse moderne et contemporaine avec les arts visuels.

Situation pédagogique :

Pour des élèves de cycle 2, créer un atelier de motricité, pour continuer à travailler dans le champ du non verbal et de l’expression corporel, toujours en utilisant d’autres sens, d’autres voies corporelles que ceux habituellement usités : la danse, le mime, l’immobilisme du corps (la posture, tel une sculpture), le bruitage….

Utiliser différentes approches sensorielles, des moyens d’expression peu usités à l’école, comme la danse : se mouvoir dans l’espace, dessiner dans l’espace, donner vie à son corps, mimer et bruiter un animal…

En partant de Danse et abstraction, produire de l’aléatoire dans la création des élèves.

Et comme Sophie Taeuber-Arp, utiliser à la fois la danse et les arts plastiques.

Utiliser la danse comme une activité de production de formes qui s’appuie sur un type de symbolisation et de stylisation, mettant en route l’imaginaire collectif ou individuel, utilisant toutes les formes de locomotion, individuelles ou collectives, dans une recherche de communication.

Inducteurs : prendre quelques mots tirés d’une sculpture, et qui répondent aux questions : qui, quand, comment…

Consigne : trouver un geste, un mouvement, un déplacement qui illustre pour vous les mots choisis. Enrichir ce
mouvement en jouant sur les paramètres grand / petit, rapide / lent, changement de mouvement…

Trouver une phrase chorégraphique qui enchaîne plusieurs mouvements proposés par les élèves.

Aspects fondamentaux:

– création de formes et mise en scène du mouvement,

– motricité expressive, production d’effets,

– mise en jeu de l’imaginaire / réinterprétation du réel par l’utilisation d’un code,

– communication interne entre danseurs, et communication externe entre danseurs et spectateurs.

Compétences visées:

Cycle 2 : concevoir et réaliser des actions à visée artistique, esthétique ou expressive, c’est-à-dire être capable de construire une courte séquence dansée, mise en scène par les élèves et le professeur des écoles, par rapport à une organisation de l’espace et du temps, comprenant un enchaînement d’actions avec un début et une fin repérables.

Pour les danseurs : questionner leur ressenti : fluidité, les rencontres…

Pour les spectateurs/observateurs : questionner l’aspect graphique des gestes (sont-ils visibles, lisibles ?)

Ce travail m’a permis de mettre en évidence toute la richesse interprétative que l’on peut obtenir d’une production artistique, selon notre propre ressenti, et en se départissant de nos repères habituels. Il est important de « penser » autrement que par les sens que nous sollicitons quotidiennement et sans nous en apercevoir, sans même nous en rendre compte. et il est intéressant d’amener les élèves à faire de même! Ici, nous avons dû ressentir un vécu et pu entendre ce que nous ne discriminons habituellement pas.

PS : accord pour super blog

Ancrage artistique : Danser sa vie, Centre Pompidou, Paris

A partir du travail réalisé à La Briqueterie et de cette exposition, élaborer une situation pédagogique pour les élèves.

Du 23 novembre 2011 au 2 avril 2012, le Centre Pompidou consacre une exposition aux liens des arts visuels et de la danse, depuis les années 1900 jusqu’aujourd’hui. Sur plus de deux mille mètres carrés sont présentées près de 450 œuvres : des chefs-d’œuvre de l’art du XXème siècle, de Matisse à Warhol, des chorégraphies qui marquent des moments clefs d’un siècle de danse, de Nijinski à Merce Cunningham, et des œuvres d’artistes contemporains inspirés par la danse, d’Olafur Eliasson à Ange Leccia.

Le titre Danser sa vie est emprunté à la danseuse Isadora Duncan, pionnière de la danse moderne : « Mon art est précisément un effort pour exprimer en gestes et en mouvements la vérité de mon être.(…) Je n’ai fait que danser ma vie », explique-t-elle dans son ouvrage Ma vie, publié en 1928.

A travers un parcours en trois actes, l’exposition montre la passion de l’art et de la danse pour le corps en mouvement:

La danse comme expression de soi, de vaslav nijinski à matthew barney

L’invention d’une nouvelle subjectivité est explorée à travers la naissance de la « danse libre » dégagée du ballet classique avec Isadora Duncan.

Danse et abstraction, de Loïe Fuller à Nicolas Schöffer

La naissance de l’abstraction est envisagée à travers les inventions de Loïe Fuller. Certains artistes, comme Sophie Taeuber-Arp, pratiquent à la fois danse et arts plastiques.

Danse et performance, de Dada à Jérôme Bel

Un dernier volet évoque les liens de la danse avec l’art de la performance, et réciproquement : depuis les premières actions dadaïstes du Cabaret Voltaire jusqu’à l’invention des tasks (gestes empruntés à la vie quotidienne) par la danseuse Anna Halprin.

Avec des pionnières comme Loïe Fuller et Isadora Duncan, avec le génie de Vaslav Nijinski, une rupture sans précédent a eu lieu dans l’art du corps en mouvement. Ce bouleversement a eu une influence décisive dans l’évolution des arts visuels, qui n’ont cessé depuis, au-delà de la représentation de la figure de la danseuse de ballet, d’entretenir une relation étroite et fructueuse avec la danse. Danser sa vie est une exposition qui explore ce dialogue parfois fusionnel de la danse moderne et contemporaine avec les arts visuels.

Situation pédagogique :

Pour des élèves de cycle 2, créer un atelier de motricité, pour continuer à travailler dans le champ du non verbal et de l’expression corporel, toujours en utilisant d’autres sens, d’autres voies corporelles que ceux habituellement usités : la danse, le mime, l’immobilisme du corps (la posture, tel une sculpture), le bruitage….

Utiliser différentes approches sensorielles, des moyens d’expression peu usités à l’école, comme la danse : se mouvoir dans l’espace, dessiner dans l’espace, donner vie à son corps, mimer et bruiter un animal…

En partant de Danse et abstraction, produire de l’aléatoire dans la création des élèves.

Et comme Sophie Taeuber-Arp, utiliser à la fois la danse et les arts plastiques.

Utiliser la danse comme une activité de production de formes qui s’appuie sur un type de symbolisation et de stylisation, mettant en route l’imaginaire collectif ou individuel, utilisant toutes les formes de locomotion, individuelles ou collectives, dans une recherche de communication.

Inducteurs : prendre quelques mots tirés d’une sculpture, et qui répondent aux questions : qui, quand, comment…

Consigne : trouver un geste, un mouvement, un déplacement qui illustre pour vous les mots choisis. Enrichir ce
mouvement en jouant sur les paramètres grand / petit, rapide / lent, changement de mouvement…

Trouver une phrase chorégraphique qui enchaîne plusieurs mouvements proposés par les élèves.

Aspects fondamentaux:

– création de formes et mise en scène du mouvement,

– motricité expressive, production d’effets,

– mise en jeu de l’imaginaire / réinterprétation du réel par l’utilisation d’un code,

– communication interne entre danseurs, et communication externe entre danseurs et spectateurs.

Compétences visées:

Cycle 2 : concevoir et réaliser des actions à visée artistique, esthétique ou expressive, c’est-à-dire être capable de construire une courte séquence dansée, mise en scène par les élèves et le professeur des écoles, par rapport à une organisation de l’espace et du temps, comprenant un enchaînement d’actions avec un début et une fin repérables.

Pour les danseurs : questionner leur ressenti : fluidité, les rencontres…

Pour les spectateurs/observateurs : questionner l’aspect graphique des gestes (sont-ils visibles, lisibles ?)

Ce travail m’a permis de mettre en évidence toute la richesse interprétative que l’on peut obtenir d’une production artistique, selon notre propre ressenti, et en se départissant de nos repères habituels. Il est important de « penser » autrement que par les sens que nous sollicitons quotidiennement et sans nous en apercevoir, sans même nous en rendre compte. et il est intéressant d’amener les élèves à faire de même! Ici, nous avons dû ressentir un vécu et pu entendre ce que nous ne discriminons habituellement pas.

PS : accord pour super blog

Une réflexion sur « Solenn Bauvy, Master 1, Groupe 1 »

  1. Même si la situation pédagogique aurait mérité d’être davantage détaillée toute la recherche en amont ainsi que la transposition didactique sont remarquable. Tu te poses les bonnes questions, Solenn et l’enjeu de notre intervention à la Briqueterie est explicite !
    Je me permets d’ajouter ton article dans la catégorie cours histoire des arts du blog !
    Il faudra impérativement la tester l’année prochaine lors d’un stage ou par cellul’art !
    Pascal BERTRAND

Laisser un commentaire