“La mue du fouet”

Jessica Renaud,    Florine Moulin, Diane Panissard

Les notions principales abordées: espace, corps, couleur, matière

Les moyens du projet : utilisation d’un objet (nous avions opté pour un fouet) et de ses différentes traces en fonction de son mouvement, d’une grande feuille blanche cartonnée, de feuilles mortes et de peintures, de colle, de scotch, de feu, d’ air…

Étapes du projet :

Quatre séances ont été nécessaires à l’élaboration de notre projet :

1- un temps de collecte d’objets et de réflexion ;

2- un temps de découverte du potentiel de l’objet, détourner l’objet de sa fonction (l’utiliser comme outil pour peindre) ;

3- faire émerger d’autres idées à travers nos émotions (ajout de feuilles mortes éparses : nature) ;

4- prendre du recul sur l’oeuvre plastique dans son ensemble et se concentrer sur le support (brûler les contours et créer un autre/ nouvel espace).

Consignes données au élèves avec une contrainte imposée :  

“Trouvez les traces que peuvent faire différents objets.”

En séance 1, laissez un maximum de traces avec un même outil en tirant partie de toutes ses caractéristiques, en faisant différents mouvements corporels.

A partir de différents supports, médiums et outils mis à votre disposition. 

Travailler par groupe de 2 ou 4

Vous ne devez jamais toucher au support sans passer par un outil intermédiaire.

Vous ne devez pas faire des formes, mais bien des traces. Le mouvement doit être aléatoire, non contrôlé, improvisé. 

En deuxième séance, revenir sur les travaux d’élèves en essayant de trouver chez les autres groupes par quels mouvements sont apparues les traces. Mettre des mots sur ces gestes et se créer un vocabulaire autour de l’empreinte.

En troisième séance, réutiliser les objets et les différentes manières de faire trace en créant un scénario mettant en scène des personnages empreinte. Cela permettra de réactiver le vocabulaire abordé en séance 2.

But pour les élèves: détourner un objet de son usage habituel ; faire place à l’imagination et à la créativité afin d’exprimer diverses émotions; trouver les différentes traces que peut laisser un objet, utiliser le langage corporel et danser le mouvement; développer le vocabulaire

Questions posées aux élèves lors de la verbalisation: Comment avez vous procédé pour ne pas toucher votre support ? Pourquoi avoir choisi d’associer ces matériaux ? Avez-vous modifié l’intensité de votre geste pour que la trace paraisse différente ? Comment présenter la production finale ? Comment retranscrire nos émotions ?

Lien avec les programmes:

Langage corporel, langage pictural, langage verbal

Participer à la prise d’assurance des enfants en traversant ces différents domaines

A partir d’une première séance où les élèves feront trace, faire un retour en groupe. Faire un lien avec le français en créant un vocabulaire (appuyer, fouetter, rouler, frotter) qui sera exploité dans les séances d’après

Nos objectifs pour la séquence d’apprentissage: modifier la perception d’un objet; laisser une trace; donner place à l’imprévu et à l’imagination; rechercher l’artistique; modification d’une gestuelle.

Références artistiques :

Trisha Brown, Un dessin, une danse

Ces dessins sont aléatoires et se laissent guidés par les mouvements du corps. Il y a ici un lien à faire entre la danse et l’art contemporain, notamment concernant le geste et la trace.

Nous avons choisi cette référence pour la gestuelle des coups de fouet sur le support, est ce le corps qui suit le mouvement ou le corps qui porte ce mouvement au hasard?

Saburō Murakami traverse les écrans de papier lors de la deuxième exposition “Gutaï” présentée à Tokyo en 1956.

Gutaï –“Gu” pour “instrument” et “Taï” pour “corps”– est un mouvement avant-gardiste fondateur de l’art contemporain mondial né au milieu des années 1950. Il y a mise en avant des corps, des éléments et de la matière. Pour accéder à cette exposition, le visiteur doit  transpercer les feuilles avec son corps tel un marteau. Ici, en référence à notre travail, l’objet devenu serpent vient traverser le support pour créer un nouvel espace. Est-ce un vide ou une continuité de la scène par la création d’un espace? Le vide immatériel permet au mouvement d’exister

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