– La Forêt Négative –
Technique & démarche :
Clichés sous verre. J’ai d’abord dessiné un « paysage » de forêt imaginaire au crayon à papier sur une grande feuille blanche. Une fois le dessin terminé, j’ai découpé les contours de chaque forme au cutter, ce qui fait que j’ai ainsi obtenu un pochoir. De fait, j’ai donc obtenu le pochoir de l’ensemble « vide » avec que les contours.
Je l’ai donc mis sur une plaque de plexiglas, pour procéder à la technique du pochoir, et peindre ainsi les « trous du dessin » sur le plexiglas avec une encre noire spéciale.
Après ce procédé, j’avais donc deux supports différents du même dessin : celui que je venais de créer sur la plaque en plexiglas, et celui des contours du dessin, que j’avais utilisé comme premier support pour faire le pochoir sur plexiglas.
– Support pour le pochoir –
Pour obtenir cette série de clichés sous verre, je me suis ensuite rendue au labo photo pour obtenir ces tirages photo que j’ai obtenu sans appareil photo : j’ai d’abord utilisé la plaque de plexiglas où le dessin était fait avec l’encre spéciale. J’ai placé sous la plaque plusieurs feuilles de photo vierges (sous lumière rouge pour ne pas rendre inutilisable ces feuilles photo) ; puis j’ai allumé un spot lumineux placé juste au-dessus de la plaque de plexiglas un quart de seconde afin que le dessin « s’imprègne » sur la feuille photo placée en-dessous.
Dans la lumière rouge toujours, j’ai ensuite retirer les feuilles photos pour les tremper dans le révélateur, puis dans le bain d’arrêt, et enfin dans le fixateur. Une fois ces trois étapes effectuées, je pouvais rallumer la lumière pour voir le rendu et mettre les clichés à sécher.
J’ai ré effectué ce même processus avec le deuxième support : le pochoir initial. Le résultat révèle donc quel support j’ai utilisé : lorsque le dessin est noir et les contours blancs, j’ai utilisé le support initial du pochoir (1er cliché) ; lorsque le dessin est blanc et les contours noirs, j’ai utilisé le support du plexiglas (2ème cliché). Les « traits » présents sur ce second cliché ont obtenus pas un effet de « grattage » avec une paire de ciseaux dans l’encre noire.
On remarque ainsi que le rendu photographique est à l’inverse du support : ce qui était noir devient blanc, et vice-versa. C’est le principe des négatifs en photographie, d’où le nom de ma production « La Forêt Négative ».
Cette production est une série qui regroupe ainsi plusieurs clichés sous verre. J’ai choisi cette technique car c’est une technique que je ne connaissais pas du tout, et que je souhaitais donc expérimenter.
Sur la série des nombreux clichés que j’ai effectués, j’ai choisi de présenter ces deux représentations, car elles permettaient toutes deux un « assemblage » de plusieurs clichés : en effet, il y a en tout ici cinq clichés, soit cinq tirage photo.
Ce travail est donc lié aux TP4 et 5 sur la peinture, et il est plus particulièrement lié au sujet « Appliquer de la peinture sur un plexiglas, gratter, dessiner. A l’aide de ce monotype, réaliser une série d’estampes imprimées sur feuille ou sur tissu (sérigraphie) ».
J’ai choisi de représenter une sorte de « paysage imaginaire » pour représenter la frontière entre le réel et l’imaginaire ; ce qui est selon moi renforcé par le principe des négatifs en photographie : on ne sait plus très bien si ce qui est représenté est la réalité objective, ou seulement une certaine représentation de cette réalité. L’arbre occupe une place centrale, c’est d’ailleurs le seul élément réel représenté ici, il est comme un entre-deux entre réalité et imaginaire, il représente la vie, la force, l’ancrage dans un des deux mondes.
Œuvre en lien :
J’ai choisi l’œuvre de William Henry Fox Talbot pour mettre en lien avec ma production.
Cette œuvre s’intitule « An Oak Tree In Winter » et date des années 1842-43. Elle se trouve au Getty Museum (Los Angeles).
http://www.getty.edu/art/gettyguide/artObjectDetails?artobj=51747
W.H.F Talbot est à l’origine de la technique du calotype, qui est un procédé photographique permettant d’obtenir un négatif papier direct, soit la possibilité de reproduire des images positives par simple tirage contact.
Je trouve que cette œuvre représente bien la technique que j’ai moi-même utilisée, avec ce contraste noir/blanc, et la figure de l’arbre comme figure centrale également.
Je trouve son choix intéressant car de nouveau le spectateur s’interroge sur ce qu’il voit : quelle version est la bonne ? La noire ou la blanche ? ; ce qui permet de s’interroger sur la réalité, nos représentations, et les défauts de notre cerveau entre ce que l’on voit objectivement, et ce qu’il nous fait nous représenter.
L’application pédagogique :
En classe, ce travail pourrait donner lieu à un travail sur le procédé photographique : connaître et comprendre la technique de la photographie.
Cela pourrait également donner lieu à un travail sur le contraste noir/blanc par exemple ; ou encore le travail à partir d’un ou plusieurs supports tels que le pochoir.
[autorisation de diffusion pour le super blog]
La partie procédé/imaginaire aurait pu être développée davantage ainsi que le rapprochement formel et poétique avec l’œuvre d’art choisie.
Remplacer encrage par ancrage…ou alors jouer avec les deux homonymes…
Il manque le lien hypertexte de la référence artistique et ton accord ou non pour la diffusion sur le super blog. Rectifier 1942 par 1842…Talbot étant mort en 1877…
Pascal Bertrand