La bête est humaine: approche plastique du ressenti.

Lors d’un TP le lundi  22 mars, nous avons participé à un atelier plastique au musée de la Briqueterie au parc de Boutdeville à Langueux.

La Briqueterie est un centre culturel qui propose différentes  animations à visée éducative autour des expositions temporaires d’art actuel. En fonction du cycle, les enfants peuvent venir avec leur    professeur pour découvrir de nouvelles contrées sensorielles.

Du 12 février au 29 avril, vous pourrez apprécier l’exposition « la bête est humaine ». Elle représente le travail de cinq artistes qui, via leurs œuvres, interrogent le public sur le rapport: « je suis un humain, mais je reste un animal; comment je le vis ?

Durant la séance, nous nous sommes focalisés sur les sculptures de Jean Fontaine. Avant de passer à la sculpture, Jean Fontaine projette ses idées sur une feuille de papier; ses dessins lui permettent de visualiser l’œuvre finale afin d’en déterminer les différentes composantes. Son matériau de base est la glaise (terre du grès de St Amand au Puisaye) ; il la cuit et la travaille maintes et maintes fois, la recouvre de différents matériaux (manganèse, oxyde de fer…) et la laisse sécher lentement afin d’obtenir ce toucher très dur qui nous fait penser à de la fonte.  De plus, il utilise un support humain (bien humain et souvent féminin 🙂 ) pour la plupart de ses sculptures dont le moulage est obtenu grâce à un estampage dans un moule en plâtre. On note par ailleurs que, de par leur forme à moitié humaine, ces sculptures ont la particularité de faciliter le phénomène d’anthropomorphisme opéré par le spectateur.

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L’objectif de la séance était de découvrir dans un premier temps les sculptures de Jean Fontaine selon notre condition d’aveugle, de sculpteur, danseur, musicien, journaliste, dessinateur ou bruiteur… .

Mise en place: trois groupes procédaient à l’exploration des œuvres de Jean Fontaine, chacun composé d’un aveugle, dessinateur, journaliste etc..

Découverte de l'oeuvre
Découverte de l’œuvre

Et une fois arrivés à satiété sensorielle, nous allions tous projeter de différentes manières ce que nous avons perçu au cours de la découverte des œuvres; certains ont dessiné, d’autres ont construit etc. Nous devions évidemment, rester le plus fidèle possible à notre perception tout en faisant travailler notre imagination. A cela s’ajoutaient, pour certains, des contraintes plastiques dictées par Pascal.

projection sculpturale de l'oeuvre
projection sculpturale de l'oeuvre

Après ces premières projections, nous avons eu l’opportunité de travailler la glaise « à la manière de » Jean Fontaine pour représenter encore une fois ses œuvres.

Arrivés au « débriefing »

On ne pouvait nier la diversité des représentations plastiques et des récits après la découverte des œuvres qui, de cette manière, mettent en évidence toute la richesse interprétative que l’on peut tirer d’une production artistique. Certains ont physiquement fusionné avec l’œuvre afin de mieux la comprendre, d’autres l’ont écoutée ou bien l’ont dessinée dans ses recoins les plus intimes… De par notre condition individuelle nous étions différents,  mais pour une fois nous n’avions pas le même regard puisque conditionnés par notre rôle de dessinateur, d’aveugle etc. Certains ont même pu compléter les paroles des autres. Ainsi, un individu lambda arrivant dans notre salle aurait très bien pu se demander si nous avions vu la même chose tellement nos récits différaient. Ces différentes approches interprétatives nous ont également donné des pistes pédagogiques; permettre aux élèves de trouver des moyens différents d’approcher les oeuvres afin de sortir des sentiers battus. En effet, qui dit différentes approches sensorielles dit nouveaux moyens d’expression; les travaux d’élèves n’en seront que plus riches tout comme leur intérêt pour les arts visuels.

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