Pour ne plus perdre pied.

Pour ne plus perdre pied, ne plus toucher terre à main nue.
Toujours prendre des gants.
Marcher sur les mains.
Avancer sur un fil comme un équilibriste.
Cheminer d’arbre en arbre tel le Baron Perché
Et voir grand, toujours plus grand.

Faire le cochon pendu et voir le monde à l’envers,
Puisqu’il va de travers. Puisqu’il est devenu fou à lier.
Jouer avec lui, le ligoter et l’amarrer,
L’amadouer, puis défaire les liens et le libérer :
C’est la seule façon de l’apprivoiser.

Ne pas hésiter à prendre des vessies
Pour des lanternes, au risque de se brûler les ailes.
La lumière du soleil nous aveuglera peut-être,
Qui sait ? … pour notre plus grand bonheur.
Ne pas avoir peur. Ne plus jamais avoir peur.

Peindre les bleus de l’âme de n’importe quelle couleur
Pourvu qu’elle chante et jamais ne se taise.
Et puisque la poésie est une invitation au voyage,
Ne plus parler qu’en vers, ou par image.
Pour ne plus perdre pied.

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