M1 – TP4 – Chann Le Baraillec – Da noz

1. Description/Explication/Référence artistique

Dans le cadre du tp n°3 d’Arts Visuels ayant pour sujet le(s) volume(s), et dont les objectifs étaient d’appréhender et de questionner par la pratique plastique, j’ai choisi le 4ème atelier proposé, à savoir : « Volume et lumière ».

Cette notion m’a ainsi amenée à réaliser la production suivante avec un papier blanc épais découpé et plié pour réaliser le bâti, que j’ai disposé sur une surface plane et éclairée à l’aide d’une lampe de poche.

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C’est sans doute, en partie notre visite au Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) de Saint-Brieuc, qui a inspiré mon travail, et notamment l’exposition du plasticien Olivier Thuault dont le choix a été de revisiter l’architecture en créant Trucville. Trucville est une ville miniature qui réunit un ensemble de maquettes en carton jouant sur le détournement et en développant les notions d’espace et de volumes.

Ce n’est pas vraiment dans cet esprit de minutie, de souci du détail… que j’ai mené mon travail mais plutôt dans une expérience visuelle et physique, perceptive et optique, relative à la lumière.

En effet, la réalisation des bâtiments a été plutôt simple : j’ai commencé par tracer des patrons à la règle et au crayon gris, ainsi que des petites languettes ; et ce, avant de les découper. J’ai ensuite fait des petites encoches au cutter, de manière à y insérer les languettes et donc relier deux faces entre-elles, pour pouvoir « mettre sur pied » les bâtis.

J’ai ensuite procédé à l’installation de mes petites maquettes blanches sur une étagère fixée à un mur blanc. Une fois la nuit tombée, je me suis mise à prendre toute une série de photographies en changeant ma position par rapport au support, mais aussi en modifiant l’intensité et l’emplacement de la source le lumière artificielle choisie.

La lumière est donc l’élément-clé de ma production même si je l’ai alliée au mouvement et à la perception. C’est elle qui a autorisé la perception des des formes et des limites tant des objets que des espaces. Et notamment, de par le contraste qu’elle crée : zones éclairées et ombres portées matérialisant les volumes.

Depuis le XIXème siècle, l’architecture s’est mise à s’illuminer et à émettre de la lumière. Aujourd’hui, la lumière est devenue un des matériaux privilégiés de la création contemporaine et l’oeuvre de Shoei Yoh que j’ai décidé de mettre en relation avec mon travail le montre bien.

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Yoh Shoei, Six Cubes in Light House (1994)

 

Cet architecte, né au Japon en 1940 de parents Chinois a expérimenté les multiples manières dont la lumière peut qualifier un espace. En 1980, en incisant de maintes façons les volumes, créant de la sorte des dispositifs spatiaux orchestrés par l’incidence des rayons lumineux, il réalise ainsi Six Cubes in Light House (1994). On remarque ici le rôle de la lumière artificielle dans l’appréhension d’une architecture qui se dégage d’un fond noir.

Il est envisageable de mettre ma production en contre-point avec l’oeuvre de Shoei Yoh dans la mesure où lui a décidé d’éclairer l’intérieur du bâti pour mettre en valeur la vie qui s’y passe alors que moi, je me suis intéressée à l’éclairage extérieur – lunaire par exemple – qui pourrait se projeter sur la ville pendant la nuit.

http://www.frac-centre.fr


2. Transposition didactique


Ma production ou bien l’oeuvre citée de Shoei Yoh pourraient servir de support pour divers projets en Arts Visuels comme la réalisation par exemple, d’une maquette de quartier imaginaire selon le même procédé de confection (papier blanc épais découpé et plié). Cette situation mêlerait alors plusieurs champs disciplinaires de l’école primaire.

Elle permettrait en effet, d’introduire des notions mathématiques de 2D et de 3D : passage du dessin du patron au volume ; mais aussi de figures géométriques (pavé droit, cube…).

Il serait par ailleurs possible de faire le lien avec les sciences en abordant les concepts d’ombre et lumière (cycle 3 dans les programmes de 2008) de manière physique mais aussi artistique, en tentant de répondre à certaines questions : Que se produit-il lorqu’on rapproche un objet d’un mur éclairé ? Et lorqu’on fait le contraire ? Qu’en est-il de lorsqu’on déplace l’éclairage ?

Ce qui serait intéressant, ce serait de confronter les deux façons de faire, autrement dit éclairer l’intérieur des bâtis comme l’a fait Shoei Yoh et suivre ma démarche, c’est-à-dire éclairer la ville avec une seule source de lumière (ex : lampe de poche). On pourrait aussi utiliser des lampes de couleurs différentes, rendre la lumière diffuse en utilisant un drap blanc, une feuille de papier calque…

Enfin, il serait envisageable de travailler autour de la photographie pour varier les points de vue et donc pourquoi ne pas travailler sur les types de plans : contre-plongée, gros plan…). En effet, la photographie est une des seules solutions pour  garder une trace de ce type de réalisation. C’est un moyen aussi de partager une expérience.

On se rend compte alors qu’à partir d’une simple production, les pistes et enjeux pédagogiques peuvent être nombreux. Il est du ressort de l’enseignant de les mettre en accord avec les instructions officielles, dans le but de faire reposer les arts visuels, non seulement sur des pratiques artistiques favorisant l’expression des élèves mais également sur la rencontre et l’étude d’œuvres diversifiées dans la perspective d’une initiation à l’histoire des arts.

3. Ancrage/situation pédagogique


Voici le type de séances qui pourrait être envisagé avec des élèves de cycle 3 sur l’association des notions « Volume et Lumière ».

Séance n°1 : imaginer, griffoner, mesurer, tracer, plier, découper, assembler, partager

Dans un premiers temps, il ne s’agira pas de présenter le travail de Shoei Yoh (à moins qu’on ait eu la chance de voir ses œuvres dans un lieu d’exposition). Effectivement, je ne trouve pas très intéressant de demander aux élèves de travailler « à la manière de… », puisque cette démarche de reproduction pose un cadre restreint qui ne permet pas aux élèves de s’exprimer véritablement. Elle ne leur permet pas non plus de construire un savoir en expérimentant. En tant qu’enseignant, il faut donc trouver une façon subtile d’amener les élèves au projet et de les accompagner vers les objectifs fixés.

> durée : 1h30

> objectif : passer du patron au volume, imaginer, inventer, créer

> compétences travaillées :

– La maîtrise de la langue française (n°1) – la maîtrise de l’expression orale, l’apprentissage de l’orthographe et de la grammaire, l’enrichissement quotidien du vocabulaire

– Les principaux éléments de mathématiques et la culture scientifique et technologique (n°3) – éléments de géométrie

autonomie et initiative (n°7) – être autonome dans son travail, s’engager dans un projet et le mener à terme

> programme 2008 en arts visuels : permettre l’acquisition de savoirs et de techniques spécifiques, solliciter l’imagination, favoriser l’expression et la création, développer la sensibilité artistique et les capacités d’expression, évocation des projets et des réalisations, mobilisation de techniques traditionnelles (dessin)

> description de la séance :

consigne : J’aimerais que l’on construise ensemble la maquette en trois dimensions d’une ville de papier blanc, comme si nous étions des architectes.

>> Verbalisation sur le vocabulaire employé, le métier d’architecte, qu’est-ce qu’une ville ? De quoi est constitué un immeuble, une maison…

Chacun va donc réaliser le patron du bâtiment qu’il aura imaginé au brouillon.

contrainte : utilisation d’instruments de géométrie

sécurité : faire un point sur l’utilisation du cutter

conditions : en individuel, mais possibilité d’échanger avec ses camarades, évidemment !

matériel : papier épais blanc, ciseaux, cutters, crayons gris, instruments de géométrie (compas, équerre, règle)

PS : Avant le découpage, faire un point pour les amener à faire des petites languettes et des encoches.

>> incitation  : Auriez-vous une idée de technique pour faire tenir vos bâtiments debout ? (équivalent d’une 2ème consigne).

Verbalisation pour finir : regarder, s’intéresser aux productions des autres élèves, questionner, s’appuyer sur les précisions données successivement pour apprécier les réalisations des élèves.

Séance n°2 : expérimenter, jouer avec les ombres, échanger, partager

> durée : 1h30

> compétences travaillées :

– La maîtrise de la langue française (n°1) – la maîtrise de l’expression orale, l’apprentissage de l’orthographe et de la grammaire, l’enrichissement quotidien du vocabulaire

– Les principaux éléments de mathématiques et la culture scientifique et technologique (n°3) – la lumière

> programmes 2008 en arts visuels : observations, descriptions, comparaisons, analyses, compréhensions d’oeuvres, mobilisation de techniques contemporaines (photographie numérique, cinéma, vidéo, infographie), utilisation d’un vocabulaire adapté et précis, évocation des projets et des réalisations

> description de la séance :

conditions : groupes de 5 élèves environ (chacun aura un métier/rôle à tenir : un photographe, un caméraman, un technicien (manipulation des lampes), un installateur (mise en place de la maquette)), puis présenter ses expériences au reste de la classe

consigne : Par groupes de 5, vous « mettrez en scène »/installerez vos productions de la séance précédente avant de les éclairer en faisant varier les techniques grâce au matériel à votre disposition. Chacun respectera le métier qu’il aura choisi (cf explication précédente > conditions). Vous présenterez ensuite au reste de la classe votre « installation ».

contrainte : aucune indication n’est précisée, aux élèves de faire preuve d’imagination et d’ingénuosité

matériel : lampes, draps, papier calque, appareils photos

Verbalisation après chaque intervention (échanger sur la démarche de création) et pour finir, rencontre avec l’oeuvre de Shoei Yoh (mise en relation et confrontation).

Séance n°3 : imaginer, valoriser, faire des montages, commenter, exposer

> durée : 1h30

> objectif : trouver une façon de mettre en valeur le travail réalisé (photographies, vidéos…) au cours des deux séances précédentes, et de l’exposer de façon originale

> compétences travaillées :

– La maîtrise de la langue française (n°1) – la maîtrise de l’expression orale, l’apprentissage de l’orthographe et de la grammaire, l’enrichissement quotidien du vocabulaire

– maîtrise des techniques usuelles de l’information et de la communication (n°4) – faire un usage responsable des technologies de l’information et de la communication (TIC), maîtrise de ces techniques : utilisation de l’appareil photo

– culture humaniste (n°5) – formation du jugement, du goût et de la sensibilité, acquisition de repères

> programmes 2008 en arts visuels : mobilisation de techniques contemporaines (photographie numérique, cinéma, vidéo, infographie), utilisation d’un vocabulaire adapté et précis, permettre l’acquisition de savoirs et de techniques spécifiques, solliciter l’imagination, favoriser l’expression et la création, développer la sensibilité artistique et les capacités d’expression, évocation des projets et des réalisations

> description de la séance :

conditions : par groupes de 5 (mêmes groupes que pour la séance 2)

consigne : par groupes de 5, vous trouverez une façon originale de mettre en valeur vos photographies, vidéos, installations (cartels, cadres, montages?) pour préparer le vernissage de l’exposition de la kermesse. Le but est d’attirer l’oeil du visiteur

[idée de l’enseignant : restitution finale > exposition animée avec présence des élèves]

matériel : à la demandes des élèves

lieu : salle polyvalente de l’école

> évaluation : continue, au cours de l’apprentissage et de la construction du savoir personnel.

Autorisation de publication sur le super blog

2 réflexions sur « M1 – TP4 – Chann Le Baraillec – Da noz »

  1. Qualités de l’argumentaire et rigueur des apprentissages.
    Félicitations Chann, pour le formidable travail déployé au sein de cellulart.
    Pascal BERTRAND

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