Pauline Le Potier Master 1 TD2 TP Groupe 3

Pauline Le Potier Master 1 TD2 TP Groupe 3

« Je dessinais des Mickey et des Bugs-Bunny pour mes enfants en utilisant des papiers de bubble-gum. J’ai voulu reproduire un de ces emballages tel quel, agrandi sur ma toile, juste pour voir ce que ça allait donner ».

Citation de Roy Lichtenstein, récit d’une de ses premières œuvres.

P1000481 500 pixels

Titre : Le Petit, polarment vache.

Support : Isorel 4 mm de dimension 76 x 106 cm

Matériel utilisé : affiche publicitaire, colle transparente, peinture gouache et acrylique, pinceau et brosse.

Démarche/projet :

Ceci n’est pas un collage, ceci n’est pas une peinture. Ce n’est pas non plus une référence à Magritte ! Une affiche ‘remasterisée’, tournée en dérision, ça en a tout l’air. Mais qu’est devenu ce  vrai camembert ? Et cette vache, paisible, que pense-t-elle ?

Bon, en faite, l’idée est apparue bizarrement, sans y avoir même pensé. Je le dois grâce au joli bazar de la salle d’arts visuels, qui en me baladant, m’a sortie du trou noir. En fouinant un peu par-ci par-là, mes yeux se sont fixés sur cette gigantesque affiche publicitaire, magnifique, pour ce fameux et délicieux camembert Le Petit, fabriqué en Normandie (original). Mais ce qui a doublement attiré mon regard fut le côté réversible de l’affiche. Hop le papier retourné et voilà l’affiche à l’envers telle une réverbération.

Dans le cadre du projet « Expérimentations et explorations en peinture : techniques picturales », de là a jailli l’idée d’utiliser ce camembert comme support à la peinture. Peindre à partir d’une affiche, d’un objet, tel pourrait être le thème, l’objectif étant de joindre la peinture à l’affiche. Vous me suivez… Ce rouge sanguinaire y est très imposant. Je souhaite contrebalancer en utilisant deux « non-couleurs » que sont le noir et le blanc. J’ai voulu réaliser un champ de teintes de gris partant de la gauche vers la droite en un plus foncé vers un plus clair, dans le but de faire ressortir l’image. J’ai pour cela suivi les contrastes de la boite de camembert. Le travail des nuances de gris, des contrastes, permet d’accentuer la mise en relief de cette boite, d’autant plus que la vue est en plongée. Pour réaliser ce travail de peinture, j’ai utilisé de la gouache et un pinceau brosse. Il est très intéressant d’utiliser la gouache, puisque qu’il est plus facile de retravailler la peinture, c’est-à-dire de repasser d’autres couches.

Une fois ce travail accompli, il m’a fallu trouver sens à cette affiche. A vrai dire, l’idée de « polariser » l’affiche, et notamment la vache, me fut donnée par un camarade (excellente idée !). Les couleurs me plaisaient, le rouge, le noir, le blanc et ce doré qui n’a presque rien à faire dans l’histoire. Cependant, je ne voyais pas réellement quoi en faire, d’où l’intérêt d’échanger avec les autres (travail intéressant à mener avec des enfants). Et pourquoi pas une affiche de polar ?

En effet, la présence du noir et blanc est indiscutable dans le polar, il fallait donc mettre cette vache en scène…en la repeignant en noir et blanc. Pour cela, j’ai utilisé de la peinture acrylique et un pinceau fin. J’ai repeint l’encadré en juxtaposant des petites touches de peinture, de façon à ce que cela crée un univers presque flou et de profondeur (mise en parallèle avec le mouvement impressionniste du XIXème siècle : spontanéité, peinture en plein-air, la touche dissout la forme). Enfin, j’ai finalisé en écrivant à l’envers le mot « murderer » (Did you see the movie The Shinning ? », et en accolant le mot « contrôle », signifiant beaucoup de choses. Pourquoi avoir choisi de coller l’envers de l’affiche ? Justement, c’est pour moi tout l’intérêt. Il y a cet effet miroir, comme si l’histoire allait, de l’autre côté du miroir se dévoiler. Et puis on pourrait presque imaginer une mise en abime du camembert, mais cela dépasserait le cadre du projet de peinture puisque j’utiliserai ici la photographie.

La présence de l’image est très importante dans la consigne, la contrainte étant l’utilisation de la peinture, donner un nouveau sens à l’image en utilisant la peinture.

Voilà pour l’histoire, à vous d’imaginer la suite…

Voici l’œuvre que j’ai choisie de mettre en relation avec mon travail :

overdrive rauschenberg

Robert Rauschenberg,

Overdrive, 1963,

84 x 60 in. / 213.4 x 152.4 cm.

Leo Castelli Gallery, New York

(Huile sur toile et collages)

 

http://www.castelligallery.com/

C’est un travail qui fut réalisé par Robert Rauschenberg en 1963. Intitulée Overdrive, cette œuvre possède un rapport important à l’image.

Rauschenberg, artiste américain né à Port Arthur en 1925 réalise de ‘combine-paintings’, c’est-à-dire des peintures combinées avec des images de presse et des objets trouvés transgressant les limites entre les catégories artistiques traditionnelles comme la peinture, la sculpture et l’esprit néo-dadaïste.

L’incorporation de l’image est nettement utilisée dans l’esprit Dada, mouvement qui se situe entre le futurisme, le cubisme et le surréalisme, né en Suisse pendant la 1ère guerre mondiale. L’utilisation du collage trouve principalement sa source dans une période dit de ‘transition’ où George Braque et Pablo Picasso font revivre le cubisme avec d’autres procédés. Ils conviennent que la peinture à l’huile ne correspond plus aux objectifs de l’art du XXème siècle. Ainsi, ils introduisent donc des éléments nouveaux comme les papiers ; les objets de petits volumes, les timbres etc.

L’œuvre de Rauschenberg trouve sa place dans la période Pop Art, très connue avec l’artiste Andy Warhol, en tête du mouvement. A 30 ans, Rauschenberg exécute toute une série de ce qu’il appelle lui-même ‘combine-painting’, c’est-à-dire des assemblages d’objets divers mélangés à des images peintes et à des coupures de journaux. Il dit : « J’appelle mon travail des ‘combines’ (…) Si j’avais appelé peintures ce que je fais, on m’aurait dit que c’était des sculptures, et si j’avais appelé cela des sculptures, on m’aurait dit qu’il s’agissait de bas-reliefs ou de peintures. » Cette nouvelle peinture ne ressemble donc pas du tout à celle de Renoir ! Elle ressemble plutôt à la publicité ou aux affiches de rue. Ce nouveau mouvement artistique, appelé un peu plus tard Pop Art, devient le style des années soixante ! Il s’inspire du cinéma, de la télévision, de la publicité, de la BD, des illustrations, des magasines, des voitures…de la société de consommation, alors naissante ! Il utilise également beaucoup la photographie de presse qu’il reporte par frottement sur des surfaces préalablement enduite de cire. Ces transpositions photographiques sont, jusqu’à l’adoption de la sérigraphie (Andy Warhol), l’un de ses procédés les plus caractéristiques. Il est très influencé par l’  ‘anti-art’ des dadaïstes, apparu en protestation de la 1ère guerre mondiale et contre les structures figées de la société.

Bien qu’il essaya toute sa vie de se détacher de l’image de fabrique Pop-Art, Rauschenberg reste aujourd’hui considéré comme un précurseur de ce mouvement. Décédé à l’âge de 82 ans, il ne verra pas la première vente majeure de son œuvre Overdrive.

Alors, quelles pistes pédagogiques pourrait-on exploiter en classe avec des élèves ?

L’objectif n’est pas de faire travailler les élèves à la manière des artistes Pop-Art mais plutôt d’exploiter leurs idées, leurs techniques de travail pour en faire une production d’élèves.

Un projet autour de l’image peut être mis en place avec tout un travail au préalable qui peut inclure le mouvement Pop-Art. Afin de faire réaliser les élèves une production en relation avec le projet de la classe, il est important de poser un cadre avec le rôle de la contrainte c’est-à-dire proposer une consigne et une contrainte. Le format, le support, les outils, les matières, les techniques quant à elles peuvent être totalement libres.

L’intérêt d’un tel travail peut amener l’élève à expérimenter des pratiques artistiques nouvelles telles que le collage, le frottage, le grattage…tout en mettant en valeur la peinture. La peinture ici peut être justement la contrainte. L’élève peut s’approprier un univers, créer, inventer, imaginer.

On peut imaginer :

Thème : « Quel sens pour l’image ? »

Consigne : Choisissez une ou plusieurs images (maximum trois)

Contrainte : utiliser la peinture pour renforcer ou détourner le sens du ou des images choisies

Format, support, outils, matières, techniques : au choix

Argumentation écrite individuelle : expliquer la démarche, le choix de l’image et la mise en relation avec la peinture

Verbalisation commune

Références artistiques mises en parallèles

Bilan de classe commun

Le travail peut être individuel, mais il peut très bien être réalisé en groupe. Un travail de groupe peut tout à fait être intéressant et pertinent, d’autant plus qu’il permet un accès plus facile pour les élèves, un partage des taches, des discussions.

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