1. Présentation de ma production:
KIKADIKOI
La peinture au service de l’art, voilà un bien vaste sujet. Je me suis demandé comment les artistes eux-même considérait leur travail. J’ai donc choisi quatre citations d’artistes. La première de Georges Braque « l’art est fait pour troubler », une autre de Kandinsky « le blanc sonne comme un silence, un rien avant tout commencement », « peindre n’est pas teindre » de Dubuffet et la dernière de Formentin « L’art de peindre n’est que l’art d’exprimer l’invisible, pas le visible ».
Pour ce travail j’ai essayé de mettre en forme ces citations à l’aide de la peinture et de différentes techniques. Cette peinture, je l’ai utilisée différemment selon les citations.
Lors de la distribution de la consigne, une liste de techniques de peinture numérotées de 1 à 16 étaient proposées, et à vrai dire je suis partit de la numéro 16, celle ou il n’y avait pas de techniques de proposé mais un blanc (conf. citation de Kandinsky). Ce blanc, cette porte ouverte à mes envies, m’a donc permit de ne pas partir d’une techniques pour faire de la peinture mais plutôt d’ancrer la peinture dans les techniques que j’allai utiliser.
Ainsi pour la première citation de Georges Braques, j’ai dilué la peinture à l’eau avec beaucoup d’eau pour donner un effet trouble à celle-ci. Ainsi la peinture rentre dans la citation. Pour accentuer cet effet troublé j’ai collé au dessus du mot « trouble » un bout de feuille de calque plié aux extrémités pour permettre, selon l’éloignement de la feuille, de rendre plus ou moins flou ce mot.
Pour celle de Kandinsky, j’ai dans un premier temps plein ma feuille de gouache blanche pur puis j’ai recouvert cette couche d’un blanc légèrement teinté de noir. Et comme pour retrouver la source, j’ai gratté/écrit dans ce gris pour retrouver le blanc du départ. J’ai travaillé avec du blanc car je voulais donner l’impression qu’on était sur une toile vierge, avant les transformations faites par un peintre.
Pour la citation « peindre n’est pas teindre », j’ai prit une feuille de papier qui pouvait absorber la teinture, je l’ai badigeonnée de colle, l’ai disposé sur ma feuille puis j’ai prit de la teinture pour tissus et j’ai peint la citation de Dubuffet. Ici la citation s’oppose a la technique utilisée. A moins que, dans la ligné de Dubuffet, on pense qu’écrire au pinceau ne soit pas peindre et peindre avec de l’encre ne soit pas teindre …
Avec la citation de Fromentin, pour la mettre en situation j’ai peint toute ma feuille en rouge sauf dans la partie centrale. Et cette partit qui est rester blanche forme un pinceau ainsi j’ai voulu expliquer littéralement sa citation. Là ou lui parlait certainement plus d’émotion, moi j’ai prit l’explication la plus banale « je vois un pinceau, alors que je ne l’ai pas peint ».
Pour ce travail, ayant choisi la consigne numéro 16, je me suis un peu comme libérée de la contrainte posé, mais je m’en suis fixé une autre : interpréter les citations à ma façon sans trop les dénaturer. J’ai voulu faire comme des mises en abîme picturale de ces citations, la citation dans la citation grâce à la peinture.
2. Oeuvre de référence :
Cette œuvre de Pablo Picasso, a été réalisée en 1912, elle s’inscrit dans le courant cubiste. Cette toile aux teintes sombres et aux formes éclatées repousse les limites entre le réel et les représentations en peinture.
En effet j’ai choisi de mettre cette œuvre en résonance avec mon travail fait autour de la citation « l’art est fait pour troubler » de Georges Braque car :
- Il y a dans les deux un morceau de réel qui ressort de la peinture. Dans Nature à la chaise morte , Picasso a rajouté à sa toile un bout d’assise de chaise cannée comme pour flouter les limites entre le réel et la représentation de la chaise cannée dans son tableau. Pour ma part, le claque a été apposé pour faire « parler » la peinture – le trouble devient trouble. Même si le but de cet ajout n’est pas le même entre mon travail et le tableau de Picasso, le résultat est le même : Rendre la peinture plus réelle, casser les limites entre les représentation d’un objet, d’une idée et sa réalité.
- Pour moi le choix de cette œuvre en comparaison est d’autant plus pertinent quand on sait que Georges Braque et Pablo Picasso on été les pères du cubisme.
3. Exemple d’exercices que l’on pourrait donner en cycle 3:
Consigne : Expérimentez différentes techniques picturales et/ou différents matériaux pour « faire parler » une des citations proposées.
Contrainte : justifiez vos choix.
Ainsi en fonction de ce qu’ils ressentent en face de telle ou telle citation les élèves utiliserons différentes couleurs, différents matériaux etc.
les citations proposées seront issus de poèmes ou de chansons qu’il connaissent pour les rendre plus parlantes à leurs yeux.
Grâce à la contrainte, les élèves devront faire des choix réfléchit et cela va permettre en plus de développer leur capacité de méta-cognition.