« Des contraires qui se rencontrent » en appui sur l’œuvre de Richard Baquié exposée dans la galerie d’art de St-Brieuc
L’œuvre de Richard Baquié, Batailles, consiste en douze duo de petites surfaces de couleurs vives accompagnées chacun d’un texte dactylographié, l’ensemble disposé en frise sur deux supports de bois. Les formes, au départ plutôt carrées, ont des limites incertaines et se diluent en partie l’une dans l’autre par l’usage de l’aquarelle, véhicule particulièrement fluide.
Fidèle à son intérêt pour les mots, Baquié fait appel à un lexique en partie étranger au contexte pour rendre compte de ces micro-évènements chromatiques. Attaque, repli, avance, position, infiltration, mobilisation, occupation, invasion, autant de termes qui définissent le théâtre de manœuvres guerrières tout en désignant avec précision les mouvances à peine perceptibles des flux colorés dans l’instant où ils sont posés sur le papier.
En lien avec le travail de Baquié, nous voulions orienter un travail de production : vers les notions de contraires, d’opposition et de fusion. Le but était de « trouver des éléments contraires et les faire se rencontrer ».
Matériel :
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des petites feuilles cartonnées pliées en deux
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un tableau
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toutes sortes de matières
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de la peinture
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différents outils (pinceaux, rouleaux, brosses à dents, fourchettes…
Devant chaque binôme d’élèves, étaient disposés des bouts de feuilles cartonnées pour la réalisation des travaux demandés.
Pour la première consigne, les élèves devaient choisir deux matières qui s’opposent et les déposer sur un bout de feuille mis à disposition. Les élèves pouvaient choisir n’importe quel élément, matière et support mis à leur disposition. Cependant, la contrainte est de se limiter à deux éléments différents soit par leur couleur, leur forme, leur constituant ou leur dimension.
Pour les décrire, ils devaient sélectionner un à trois mots notés au tableau qu’il fallait noter sur la feuille. Par exemple: une texture épaisse/fine, lisse/rugueuse, douce/piquante, une couleur brillante/mate… ).
Durée : environ 20 min
→ par binôme, les enfants ont donc choisi des matières opposées et ils devaient justifier leur choix.
Pour la deuxième consigne, il fallait faire rencontrer les matières grâce à la peinture tout en se basant sur les matières choisies. Sur trois bouts de feuille, il fallait que les peintures se rencontrent de trois manières différentes.
Mais comment peut-on faire aussi pour créer une rencontre? Réponse d’élève : les matières peuvent se toucher.
Ce dernier travail est réalisé sur la dernière feuille.
→ les enfants devaient choisir deux couleurs de peintures et faire marcher leur imagination pour réaliser ces rencontres.
L’activité s’est terminée par un bilan à l’oral. Ce n’est qu’à ce moment-là que nous avons demander aux élèves à quelle œuvre de l’exposition leurs travaux leur faisaient penser. Par déduction, ils ont tous répondu « Baquié ». Les enfants ont présenté leur travaux faits avec la peinture. Même si la base a été la même c’est-à-dire le mélange des couleurs pour ainsi matérialiser la rencontre des couleurs, les productions ont été toutes différentes. Ils ont tous réaliser de manières différentes les rencontres. Pour donner quelques exemples, un binôme avait choisi un morceau de disque et un morceau de papier bulles. À partir de ces matières, ils ont basé leur travail de peinture sur les contours de leurs objets qu’ils ont ensuite peint avec du blanc et du orange. Ils ont fait les trois demandés avec des dimensions différentes. Ils ont décidé de baser la présentation de leurs productions à partir d’une devinette.
Autre exemple, un binôme avait peint sur chaque face de la feuille avec un couleur. Pour que les deux couleurs se rencontrent, elles ont plié la feuille montrant ainsi de chaque côté la couleur opposée. Pour compléter leur travail, elles ont procédé à la réalisation de traces avec l’aide de fourchette.
A partir de plusieurs productions, les enfants ont pu également réaliser des histoires, faisant ainsi marcher leur imagination.
De manière générale par cette activité, les élèves ont appris différentes techniques comme le dosage de l’eau. Ils ont aussi appris à qu’il est possible d’utiliser pleins d’outils différents pour réaliser un atelier de peinture. Ils ont aussi appris qu’à partir de productions de peinture, ils pouvaient raconter une histoire et qu’elle n’était pas la même pour tous. Ils ont donc compris que pour la peinture,tout est question d’imagination. Ils ont d’ailleurs souligné qu’ils n’auraient peut être pas appelé l’œuvre de Baquié « Bataille » mais plutôt « Amour ».
L’essentiel est dit et ton implication bien visible.
Précise cependant qu’il s’agit d’une séance menée à l’IUFM dans le cadre de la GAVP en mentionnant le nom de l’école et le cycle concerné, merci. La photo de la production n’est pas très parlante, dommage !
Pascal BERTRAND