Typhaine Corre – M1 – Groupe 4

1- Description et explication de la démarche

Ce projet a été réalisé dans le cadre du TP3 d’Arts Visuels du semestre 8 intitulé « Volumes ».

Ma réalisation aborde les notions de « Volume », « Espace » et « Lumière » des ateliers 3 et 4 proposés pour ce TP. C’est d’abord l’Atelier 3 que j’ai voulu expérimenter. Elle correspond à la consigne de cet atelier dans le sens où la sculpture est suspendue dans l’espace par un fil de pêche. Le matériel utilisé tel que le fil de fer rentre aussi en compte dans l’atelier 3. Mais puisque j’ai ajouté la notion de lumière pour obtenir le jeu d’ombre sur le fond blanc, cette réalisation tient également de l’Atelier 4.

http://www.youtube.com/watch?v=qqln1SbzP84

Pour réaliser ce projet j’ai utilisé 2 fils de fer recouverts de plastique noir, du fil de pêche, un drap blanc, une lampe, un appareil photo numérique, Audacity et Windows Movie Maker.

Cette vidéo représente un personnage sur une balançoire qui tourne, le tout projeté sur un fond blanc.

Le but premier était de créer un personnage en utilisant qu’un seul fil de fer. Une fois ce personnage réalisé, il a fallut trouver un support. Je trouvais l’idée de le suspendre intéressante j’ai donc créé une balançoire sur la même contrainte que celle du personnage : un seul fil entier. J’ai choisi ce fil de fer pour deux raisons : tout d’abord parce qu’il fallait quelque chose d’assez épais pour que, une fois projeté, l’ombre se voit bien. Ensuite pour sa couleur noire qui lui permet de se confondre avec son ombre dans la vidéo. Le fil de fer est un matériau « fluide », assez facile à manier.

Une fois les deux éléments réalisés et le personnage positionné sur la balançoire, j’ai suspendu le tout au plafond à l’aide d’un fil de pêche transparent, devant un fond blanc. Ensuite, j’ai allumé une lampe assez forte pour que l’on distingue bien l’ombre de la sculpture. Au départ, je souhaitais photographier la sculpture et son ombre. Mais la sculpture en fil de fer est un objet que l’on peut qualifier de vide et qui est donc compliqué à photographier. Je n’ai pas vraiment réussi à trouver un rendu qui me convienne c’est pourquoi j’ai décidé de passer à la vidéo. Mais alors quel mouvement filmer ? C’est alors que j’ai penser à la faire tourner. Tout le monde se souvient de la sensation de déstabilisation ressentie en faisant tourner très vite une balançoire. Et bien ici nous sommes encore en quelque sorte déstabilisés par ce que nous voyons : où est la sculpture, où est l’ombre ? Cette vidéo met le doute et le mouvement est là pour déstabiliser le regard. La sculpture et son ombre joue, et vont même jusqu’à se croiser.

La lumière donne tout son intérêt au personnage et à sa balançoire. De par la projection, la sculpture prend vie, change de matière, de nature. Elle n’est plus figée. C’est précisément ce que je voulais donner comme impression de par ce projet : la sculpture qui se met en mouvement.

Enfin, la musique choisie est là pour accentuer le mouvement. Il s’agit d’un extrait de Tire Swing de Kimya Dawson que j’ai coupé à l’aide d’Audacity et copié afin de le passer en boucle. Cette chanson m’a toujours rappelé un mouvement de balançoire et c’est pourquoi j’y ai tout de suite pensé pour ce projet. Le fait de diffuser cet extrait en boucle donne encore une fois une impression de tournis, d’infini, comme si le petit personnage continuait encore et encore à tourner.

2- Mise en relation et argumentation

Alexander Calder

Artiste américain, Alexander Calder est né en 1898 en Pennsylvanie. Sculpteur et peintre il est surtout connu pour ses mobiles et les mécanismes astucieux qui animent ses créations. Sa formation d’ingénieur et sa passion pour la mécanique joueront un rôle considérable dans sa vie artistique. C’est dans les années 20 qu’il décide de se consacrer au dessin. Il devient alors illustrateur pour les événements sportifs à New York avant de réaliser plusieurs dessins au pinceau représentant les animaux du zoo du Bronx et de Central Park. Ces croquis, qui donneront naissance au livre Animal Sketching, sont articulés autour d’une notion particulière qu’est le mouvement. Ces dessins donne une impression de fluidité et annonce les futures sculptures en fil de fer de Calder telles que celles de Joséphine Baker qui restituent les mouvements de la danseuse. En s’installant à Paris il rencontrera une bonne partie des artistes de l’époque tel que Piet Mondrian ou encore Joan Miro dont il fera le portrait en fil de fer vers 1930.

La plus célèbre illustration de l’ingéniosité de Calder reste la création du Cirque Calder en 1927 que j’ai décidé de mettre en lien avec mon projet. Tous les personnages du cirque, réalisés avec des matériaux de récupération, sont présents dans cette œuvre et s’animent à l’aide de mécanismes ingénieux.

Cirque Calder, 1927
Alexander Calder, Cirque Calder, 1926-1931, matières diverses : fil de fer, bois, métal, tissu, fibre, papier, carton, cuir, ficelle, tubes de caoutchouc, bouchons, boutons, sequins, boulons et clous, capsules de bouteille, 137,2 X 239,4 X 239,4 cm, Whitney Museum of American Art, New York.

Source : http://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-calder/ENS-calder.html

http://www.youtube.com/watch?v=C8To4mp9HVw

Source: http://www.youtube.com/watch?v=C8To4mp9HVw

Si j’ai décidé de mettre en relation cette œuvre avec mon projet c’est tout d’abord pour la technique de réalisation. En effet, tout comme Calder j’ai utilisé le fil de fer pour sculpter. Ensuite, le personnage sur sa balançoire rappelle l’univers du cirque et pourrait s’apparenter à un numéro d’acrobate. Enfin, le mouvement, notion au cœur de mon projet, est un lien de plus avec les réalisations de Calder. J’aurais aussi pu choisir comme référence les différentes sculptures de Joséphine Baker créées par l’artiste, le fil de fer et le mouvement faisant aussi l’objet de ces modelages.

3- Transposition didactique

Ce projet d’Arts Visuels transposé dans une classe permettrait de dégager différentes problématiques  tel que Ombre et Lumière, Ombre et Mouvement ou encore Sculpture et Mouvement.

Voici les compétences qui pourraient être développées en parallèle :

Arts Visuels : expression et création, acquisition de la technique de modelage en fil de fer, développement de l’ouverture artistique par le biais de la pratiques mais aussi la mise en réseau avec des productions d’artistes

Français : exprimer son point de vue, décrire un objet, expliquer sa démarche, présenter son travail à la classe en utilisant le vocabulaire approprié

Sciences expérimentales et technologiques : les objets techniques (le mouvement), lumière et ombre

TICE : utilisation d’un appareil photo ou vidéo pour créer, utilisation d’un ordinateur

4- Situation pédagogique

« Sculpture en mouvement »

Tout d’abord pourquoi ce titre ? Tout simplement parce que le but de la séance serait de restituer le mouvement en sculptant, en modelant un fil de fer. Ce matériau, très malléable et de par son côté « fluide », permet de donner une impression d’animation.

Niveau : Cycle 3

Objectifs :

– expérimenter la technique de sculpture en fil de fer

– photographier une sculpture

– expérimenter les jeux d’ombres

– réfléchir à comment mettre en valeur sa création

Matériel nécessaire :

– du fil de fer (environ 1 mètre par élève)

– des feuilles de papier blanc format A3

– quelques appareils photo numériques

– des lampes de poches

– du fil de pêche

– de la pâte à modeler

– un rétroprojecteur

Séance 1 : Présentation des œuvres de Calder

Je commencerai par une première séance de découverte des œuvres de Calder, en rapport avec le mouvement tel que ses sculptures de Joséphine Baker, qui restituent e le mouvement de la danseuse, ou encore un extrait du Cirque de Calder.

Joséphine Baker
Alexander Calder, Josépine Baker IV, vers 1928, matière : fil de fer, 100,5 X 84 X 21 cm, Centre Pompidou, Paris.

Source: http://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-calder/ENS-calder.html

De cette façon je pourrais attirer leur attention sur le matériel et les techniques utilisés par l’artiste ainsi que sur les mouvements. Ce serait aussi un moyen de leur montrer ce que l’on peut réaliser avec du matériel de récupération et de leur donner envie d’essayer. Enfin, la découverte d’un artiste tel que Calder contribuerait au développement de leur ouverture culturelle.

Séance 2 : Sculpter le mouvement

Cette seconde séance serait la concrétisation du projet. Les élèves disposeraient chacun d’environ un mètre de fil de fer pour réaliser un personnage en mouvement.

Conditions :

Travail individuel, une production par élève

Durée : 1 heure

Consignes :

Créé un personnage en mouvement avec un fil de fer. Une fois la sculpture terminée tu peux la fixer sur un socle en pâte à modeler ou la suspendre à l’aide du fil de pêche.

Contraintes :

Le personnage doit être réalisé avec un seul morceau de fil de fer qui doit rester entier.

Pas de contrainte pour le choix du mouvement.

A la fin de cette séance, chaque élève aura créé une sculpture en fil de fer et aura décidé du mode de fixation. La prochaine étape sera donc la photographie des sculptures. Il serait donc intéressant de commencer à réfléchir à la manière dont on va s’y prendre pour le faire, le but étant que les élèves se rendent compte de la difficulté de photographier une sculpture en fil de fer. En effet, cette dernière est un espace vide et il n’est pas facile de la restituer. Autre problème, il faudrait que la photographie restitue le mouvement que l’on a voulu donner à notre modelage.

La fin de cette séance serait donc l’occasion de récolter les hypothèses de chacun, d’en tester quelques unes et aussi de leur présenter la photographie réalisée par Marc Vaux du portrait d’Amédée Ozenfant de Calder. On y voit l’ombre de la sculpture de Calder projetée sur un fond blanc, ce qui lui donne de l’animation.

Marc Vaux, Portrait d'Amédée Ozenfant, 1930, épreuve moderne réalisée d'après plaque de verre, 24 X 18 cm, Centre Pompidou, Paris.
Marc Vaux, Portrait d’Amédée Ozenfant, 1930, épreuve moderne réalisée d’après plaque de verre, 24 X 18 cm, Centre Pompidou, Paris.

Source:  http://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-calder/ENS-calder.html

Une autre proposition qui pourrait être émise par les élèves serait la photographie de la sculpture dans les différentes positions du mouvements. Le fil de fer étant très malléable, il est simple de modifier la structure et de lui redonner par la suite sa forme initiale. Les clichés disposés les uns à la suite des autres, à la manière d’un flip-book, restituerait alors le mouvement souhaité.

Une troisième séance serait donc indispensable pour photographier les œuvres. A ce moment là il serait intéressant de constituer des groupes de 3 élèves (ce qui voudrait dire 3 sculptures à photographier et par conséquent 3 photographies différentes à restituer) afin que les problématiques se forment, que les élèves puissent échanger, confronter leurs idées et tester les différentes manières de photographier leurs sculptures. Le fait de devoir photographier des sculptures différentes, qui ne posent pas forcément les mêmes contraintes et n’ont pas systématiquement le même support, les amènerait à réfléchir et donc à expérimenter plusieurs techniques. Chaque groupe disposeraient de matériel à utiliser ou non suivant leurs choix tel que : une feuille de papier format A3, une lampe de poche, un appareil photo à utiliser en mode photo ou vidéo, des filtres de couleurs, … Aucune contrainte particulière ne serait imposée dans la mesure où les élèves doivent trouver par eux même une solution qui convienne. Il n’y a pas de mauvaise réponse dans le sens où ils argumentent et expliquent la façon dont ils ont procédé et pourquoi ils ont décidé d’utiliser telle ou telle technique.

Cette dernière étape d’argumentation pourrait d’ailleurs faire l’objet de l’évaluation. Les élèves présenteraient leurs photographies projetés en classe par groupe. Le respect des consignes et contraintes de la seconde séance serait également pris en compte.

Pour aller plus loin, on pourrait réfléchir ensemble à la façon dont on pourrait mettre en valeur les sculptures réalisées par les élèves dans le but de les exposer et de les présenter aux autres classes. On pourrait également envisager l’utilisation de matériaux de récupération pour réaliser un cirque à la manière de Calder ou encore utiliser les modelages réalisés pour la création d’un théâtre d’ombre.

Une réflexion sur « Typhaine Corre – M1 – Groupe 4 »

  1. Bon travail de synthèse. Attention à ne pas tenter les élèves à faire « comme Calder », si on leur montre avant.
    Il sera possible d’éviter ce piège en problématisant le mouvement par exemple.
    Peux-tu créer un court article avec le lien de calder dans la catégorie danse-corps et film animation. merci Typhaine
    Pascal Bertrand

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