I/ Description/ Mise en relation/ Argumentations.
J’ai réalisé ma production dans le cadre du TP « GRAVURES et IMPRESSIONS », lors de la visite des élèves de cycle 2. Le but était de les assister dans leur travail de production en leur donnant les outils nécessaires, en les guidant, en les faisant réfléchir.
La réalisation de la production s’est déroulée en trois étapes :
Tout d’abord, il s’agissait de réaliser une gravure, en réalisant un monotype. Sur une plaque de plexiglass, support non absorbant, puis on applique une couche de peinture gouache (il est possible d’appliquer de l’encre ou de le peinture acrylique) à l’aide d’un rouleau ou d’un pinceau, en couche plus ou moins épaisses suivant ce que l’on souhaite graver ensuite. On réalise ensuite une gravure dans la peinture à l’aide d’outils variés : manche de pinceau, coton-tige, brosse à dent, fourchette, cure-dent…. On représente des empreintes de loup, des écritures du mot « loup », de traces de pas, ou la représentation d’une silhouette de loup à l’aide de pochoirs, ou encore des tampons. L ‘utilisation de pochoirs et images de loup était dans le but de correspondre avec le thème demandé par l’enseignante de réaliser des empreintes de loup, le monde animal sauvage, en réalisant des sillons.
La deuxième étape consistait à appliquer une feuille de papier sur le plexiglass, afin de réaliser un monotype : le but était de montrer l’inversion de sens par rapport à la réalisation de la production initiale. On a donc une impression de la gravure. Il y avait suffisamment de gouache sur le support pour réaliser une deuxième impression, qui est moins marquée que la première puisqu’il y avait moins de matière à appliquer sur la feuille. Il s’agissait de faire ressortir l’effet inverse, le contraire de la réalisation initiale.
Enfin la troisième et dernière étape consistait à réaliser une impression de la gravure. Grâce au labo photo, on a pu réaliser une photographie du monotype. Le labo photo servait de chambre pour transmettre l’image sur le négatif sans lumière parasite externe. Pour la réalisation de cette photographie, nous avons utilisé de la lumière blanche pour fixer l’image sur le papier sensible, d’un effet rapide, comme un flash. Ensuite, pour le développement de la photo, nous avons utilisé différents produit chimiques: Le révélateur, pendant plusieurs secondes, puis un bain d’arrêt pour stopper l’action du révélateur, puis un bain fixateur. Une fois l’image séchée, on obtient une photographie sur papier sensible spécial photo. Le résultat: l’image est inversée par rapport à la production initiale et elle est en noir et blanc alors que le monotype a été réalisé à partir de gouache de couleur.
Cette production présentait des contraintes telles que dessiner, découper, tracer, couvrir, retirer, révéler… Tous ces verbes d’actions faisaient office de contraintes pour les élèves afin de réaliser au mieux la production demandée.

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Après un séjour aux Beaux-arts à Versailles, il expose ses peintures en France et à l’étranger, notamment au Portugal où il vit pendant plusieurs années, puis reprenant le chemin de l’université il devient enseignant. En 2002, Christian redécouvre le sténopé, ce petit trou percé dans une boîte par lequel passe la lumière et qui permet sur la surface opposée à l’orifice de former une image inversée. Faire des images avec ses boîtes est maintenant une obsession : un ami sténopiste le qualifie de « sténopathe ». Formateur, il initie de nombreux enseignants au sténopé et autres techniques dites alternatives (photogrammes, cyanotypes) et mène avec des élèves des ateliers autour de ces dernières. L’instant photographique n’existe pas dans son travail, ce qui l’intéresse c’est le temps: temps de pose, temps du regard et surtout le temps de construire des histoires.
Le choix de cet artiste s’est porté sur le fait qu’il emploie une technique similaire à celle réalisée dans le labo photo en utilisant le sténopé, une petite boîte fabriquée lui-même, qu’il ouvre rapidement pour capturer le paysage à l’aide de la lumière naturelle. Son œuvre est en résonance avec ma production car elle représente un diapositif en noir et blanc et le rendu de sa photo donne des formes différentes, presque abstraites, et ne représente pas la réalité du paysage. Elle est en écho avec ma production car malgré que la méthode utilisée ne soit pas la même, le résultat est très similaire. De plus, il n’a pas non plus utilisé d’appareil photo, mais bien une technique aléatoire pour poser une impression sur un support, ici le papier photo sensible.
II/ Transposition didactique
Les pistes d’enseignement à aborder en lien avec ces travaux se centreraient sur la différence entre la matrice/impression, c’est-à-dire faire la différence entre la production initiale et sa reproduction, son image, son reflet. Les notions problématiques à mettre en avant pour montrer les tensions et différence serait de travailler sur la différence entre le réalisé/ le résultat, en pointant les notions d’inverse, de contraire. On peut également pointer les notions de couleur/ noir et blanc pour représenter la production de base qui est colorée et le résultat final de la photographie qui est en noir et blanc. On pourrait leur poser la question: « Pourquoi le résultat est en noir et blanc alors que vous avez utilisé de la couleur? Où est passée la couleur? Pourquoi tu as écrit le mot « loup » correctement mais au final il est inversé? Pourquoi ta photographie n’est-elle pas pareille que ce que tu as peint? »
III/ Transposition didactique
A partir du principe d’empreinte, de gravure, d’impression et de photographie, il est possible de monter plusieurs séances. En choisissant de travailler sur le thème de la nature, en lien avec un album étudié en classe. Cette séance aurait lieu en cycle 3, car elle demande une durée de travail importante pour qu’au résultat, la classe est fabriqué son propre album.
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Le principe de la séance serait de réaliser des empreintes grâce à des traces de pas, de feuilles mortes, d’objets de la nature en tout genre, et à l’aide de tampons. Pour réaliser ces matrices, on travaillera par tâtonnement: on conseille aux élèves de réaliser une ou deux épreuves d’essais pour qu’ils se rendent comptent du travail effectué. On énonce les consignes suivantes: -« réaliser des empreintes -dessiner, gratter, tracer des éléments de la nature » les contraintes serait de leur imposer un support, tel que du verre, du plexiglas, du lino,…
Cette séance peut se réaliser en 45 minutes.
Une deuxième séance sera réalisée autour de la photographie si nous avons le matériel nécessaire à disposition ou emprunter le matériel à un professionnel, ou se déplacer à l’iufm si l’école n’est pas trop loin.
Une fois les photographies réalisées, on peut les scanner et sur ordinateur créer des textes en liens avec les productions des élèves (Arts visuels et TUIC) pour créer une page d’album grâce aux travaux photo des élèves et de leur production d’écrit (français: rédaction d’un paragraphe) A la fin de cette séance, on peut leur présenter des albums d’auteurs connus qui on réalisé des œuvres abstraites et qui les ont insérées dans un livre.
Bon ensemble cohérent entre objectif et contrainte posée.
Pascal BERTRAND