Pauline Chevillard – Lisa Gamblin – Louise Renoult-Le Gall

L’obstacle se construit au fil du temps…

Sujet : Volume- Objet          Démarche : L’œuvre de François Morellet « Pi Rococo n°1 1=20° 200 décimale », à travers le contraste entre la toile blanche et la forme géométrique de couleur, intrigue et suscite une réflexion. Cette forme géométrique nous a paru comparable à des faisceaux de lumière dans un musée. En partant de cette idée, la mise en relief de l’œuvre semble intéressante.

Pi Rococo n°1 1=20° 200 décimale 

Pi Rococo n°1 1=20° 200 décimale

http://camilayelarte.blogspot.fr/2013/08/francois-morellet-5×3-la-regla-del-juego.html

Pour cela, la laine fut le matériau principal de notre réalisation plastique. Pour obtenir un fil unique de différentes couleurs, il a fallu assembler plusieurs chutes de laine différentes. Cette multitude de couleur rappelle l’œuvre de François Morellet.

La recherche d’un lieu étroit avec un décor uni fut l’étape suivante du travail préparatoire à la réalisation plastique. Le choix du couloir s’est révélé le plus judicieux car il apportait à notre travail une notion supplémentaire, celle de profondeur. Nous avons choisi une partie spécifique du couloir, contenant différents points d’accroche pour le fil (poignée, fenêtre, lumière d’évacuation). Le couloir devient alors matériau et support de notre création. Nous avons apporté un tabouret pour multiplier les possibilités de croisement du fil. Le scotch fut le deuxième matériau essentiel de notre réalisation plastique, servant à fixer le fil au mur et au sol afin de créer un nombre important d’angles.


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Au fil de notre production, il est devenu de plus en plus difficile de se mouvoir pour fixer la laine. Les positions de travail se sont alors multipliées : debout, assis, à genoux, à quatre pattes, allongé. La création devenait objet obstacle apportant une réflexion sur la motricité et le repère de et dans l’espace. Pour évoluer dans l’œuvre, il faut alors passer dessus et dessous les fils.

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Pour aboutir notre pratique, un personnage en blanc placé sur le tabouret représentait le fond blanc de l’œuvre de François Morellet. Cependant, après une analyse des photos prises lors de notre production, nous n’avons pas trouvé pertinent de garder cette partie du travail. Alors que l’idée d’obstacle au déplacement semble plus propice à développer. Effectivement, nous trouvant face à l’œuvre terminée, nous avons eu envie de la laisser dans le couloir afin de faire ressortir son caractère obstacle pour l’observateur qui devient alors acteur par son passage dans l’œuvre.

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Suite à cette pratique, il nous a paru intéressant de travailler sur l’idée de « dessus dessous » à une autre échelle. Pour cela, la production plastique s’est faite dans une boîte type boîte à chaussures. Le matériau principal reste le même que lors de la première réalisation : la laine. De nouveaux gestes ont été nécessaires pour la tenue des fils : percer la boîte à l’aide d’une pointe, insérer le fil dans les trous. Malgré le cadre restreint de la pratique, la notion d’obstacle reste. En effet, une fois que le nombre de croisements de fils se multiplient, il est difficile de continuer la réalisation qui devient alors plus minutieuse.

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Même à cette échelle, les notions de motricité et de repère de l’espace sont présentes. L’œuvre fait obstacle à l’observateur d’une autre manière mais garde de l’intérêt par la manipulation : déplacement des doigts entre les fils, faire progresser un objet de petite taille dans la création…


Œuvre en résonance :


soto
Pénétrables

http://game-pad.fr/jeu-video-le-10eme-art-assume-2/11963/


Jesus Rafael Soto, avec ses œuvres « Pénétrables » intègre l’observateur dans la création. Il crée un espace cubique à taille humaine rempli de tubes de composition différente suivant les productions. L’observateur, en traversant l’œuvre, fait bouger les tubes et fait donc varier son apparence. Une fois au sein des tubes, le visiteur peut être troublé et désorienté. La notion d’obstacle est alors aussi présente. Cependant, contrairement à Soto qui impose aux visiteurs de faire bouger l’oeuvre, dans notre production plastique, c’est le visiteur qui s’adapte à l’œuvre.

L’obstacle se construit au fil du temps

L’obstacle se construit au fil du temps

Transposition didactique -cycle 1- Renoult-Le gall Louise

transposition didactique -cycle 2- Chevillard Pauline

transposition didactique -cycle 3- Gamblin Lisa

Une réflexion sur « Pauline Chevillard – Lisa Gamblin – Louise Renoult-Le Gall »

  1. Vous avez judicieusement contourné les obstacles, au fil du temps !
    Il faudra expérimenter ces séances.

    Lisa, en cas d’intervention pérenne dans la cour, par la construction de modules de jeux, veillez à la sécurité des enfants !
    Pascal B

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