Sujets de CAPES admissibilité épreuve écrite disciplinaire appliquée – 2023-2022 – analyse d’œuvres issues d’un corpus + projet de séquence d’enseignement:
Chaque dossier de PP1 et en culture artistique (en pdf ci-dessous) est la propriété intellectuelle de chacun des étudiant.e.s. Pour chacune de leur proposition plastique accompagnée d’une note d’intention , j’ai pris soin, sous la forme d’icônes jaunes, d’y insérer mes commentaires. Idem pour la culture artistique. PDF à ouvrir avec « adobe reader » afin de pouvoir consulter les annotations.
Je remercie particulièrement les étudiant.e.s mentionné.e.s ci-dessous d’avoir accepté de soumettre à mon regard et de mettre en ligne leur production plastique singulière, divergente et sensible.
Bonnes lectures à toutes et à tous. Pascal Bertrand.
La pédagogie porte sur l’acte éducatif et les relations avec les élèves. La didactique est une réflexion sur les mécanismes liés à l’acquisition des savoirs. Dans l’exercice du métier d’enseignant, ces deux dimensions sont étroitement imbriquées: le pédagogue (celui qui accompagne) fait d’abord un travail de didacticien, en déterminant des objectifs relatifs aux arts plastiques et les procédures connexes à mettre en œuvre. il invente les conditions d’émergence du processus créateur pour favoriser le caractère pluriel, voire divergent, de la pratique des élèves. Ces conditions fonderont leurs apprentissages autour des verbes d’action suivants (FAIRE – DIRE – PENSER -DECOUVRIR – COMPRENDRE -APPRENDRE – VOIR)
Lors de la conception d’une situation d’enseignement, les trois axes d’engrenages que sont la didactique, la transposition didactique puis la pédagogie, sont ci-dessous explicités:
Pour concevoir et étayer une situation d’apprentissage, l’enseignant doit se poser les questions suivantes : Quels sont les éléments du programme d’arts plastiques abordés ? Comment les rendre enseignables ? Qu’apprennent les élèves et comment y parviennent-ils ? Quelles sont les conditions pédagogiques mises en place ? Quelles peuvent être les pratiques engagées par les élèves ? Comment l’évaluation permet-elle aux élèves de se situer et à l’enseignant de fixer des objectifs, puis d’ajuster ses choix ?
Points sur les fondamentaux d’une séquence d’arts plastiques ou d’Histoire des Arts. Aides à la conception d’un dispositif d’enseignement ou d’apprentissage, plutôt destinées aux futur.es professeurs des écoles (PE M1 et M2):
– Ci-dessous, quelques pages de manuels scolaires en partie scannées. Cela ne remplace pas la lecture intégrale de ces deux ouvrages de révision Capes et pour l’entrée dans le métier. Sinon, ils sont empruntables à la BU du site de Rennes.
Dans le cadre du dispositif de soutien Contre Vents et Marées de la Région Bretagne, Coline a réalisé en mai 2024 une résidence de recherches à Roscoff, en travaillant sur la pratique ancestrale du ramassage de goémon. Intéressée par le geste de ce métier, mais également les différentes utilisations que l’on peut faire de ce mélange d’algues, elle souhaite travailler à la manière d’une goémonière. Ramasser, faire sécher puis brûler les algues, afin d’en obtenir un « pain de soude », et par la suite, développer avec une approche artistique, une nouvelle utilisation possible de ces cendres iodées. Ce travail de recherche historique donnera lieu à un projet d’exploration de la matière que nous pensons intéressant de présenter au sein de la galerie EC’ART.
Quelques visuels sur les oeuvres de coline Gautier présentées à l’espace ec’arts:
Un ouvrage incontournable de Paul Ardenne historien et critique d’art sur l’éco-création, l’éco-oeuvre d’art. « La nature est tout à la fois un être, une coprésence, une force. Travailler en elle, oui. Mais il est mieux encore de travailler avec elle, d’en faire un partenaire actif de la création artistique. » « L’éco-œuvre réussie […] est invariablement une affaire de responsabilité, de civisme, d’éthique » (p. 239). L’écologie n’est qu’une partie d’une écosophie plus globale qui inclut également des enjeux sociétaux, même s’il faut pour cela s’imposer quelques sacrifices. Ainsi en va-t-il de l’art du recyclage, ou de l’art du soin, du réconfort. Pour les entreprises éco-artistiques éthiques, « [l]’important […] c’est de signifier en premier lieu un état de fait problématique et matière à travailler à le réduire » (p. 254). Là est l’espoir d’un authentique éco-art, de ce que Paul Ardenne définit dans sa brève conclusion comme un anthropocènart « démonstratif, militant, exemplaire et pas seulement illustratif » (p. 266).
Charles Pépin, philosophe : Grâce à l’interprétation subjective que le peintre fait d’une réalité banale, notre regard est modifié, transformé. Par une approche sensible des choses, nous aiguisons nos perceptions qui vont nous faire éprouver des sensations et des émotions nouvelles. Cette sensibilité s’éduque et se cultive: par tâtonnement expérimental (Voir la pédagogie de Célestin Freinet ), en éveillant nos sens par des méthodes intuitives, en partageant un vécu sensoriel. Nous percevons grâce à nos sens qui sont toujours façonnés par notre expérience individuelle et collective. Ils nous ouvrent au monde…
Extrait du préambule à la séquence Ecrire, c’est dessiner . Académie de Nantes, onglet :Espace Arts plastiques- Insitu: « Ecrire c’est dessiner. Grâce à la trace laissée par un geste, l’artiste livre une mémoire à l’humanité. Il s’agit d’apprendre aux élèves l’importance de la main qui trace et qui relie le corps à l’intellect, et de comprendre la notion d’autonomie du geste en dessin ou en peinture. A l’école, il est souvent attendu des élèves qu’ils restent assis – en tous cas, une bonne partie de leur journée. Cette attente invisibilise le corps, qui est pourtant aussi un outil pour apprendre. En effet, la mémoire est aussi kinesthésique. En se mouvant, en manipulant, en étant autonome, on sollicite la mémoire du corps. Ici, il s’agira de mettre les élèves en situation de lâcher-prise, de relative liberté, de viser l’apprentissage de leur autonomie et leur prise d’initiative. Arriver à comprendre ce que l’on entend par l’autonomie du geste en peinture ou en dessin, en cours de séquence, est l’un des objectifs visés.[…] On dessine avant de savoir écrire et compter. Comme l’écrit en 2008 Nancy Huston, dans L’espèce fabulatrice, le propre de l’humain est de raconter des histoires. Aussi, avant d’inventer l’écriture, on tapait en rythme et on dansait, on dessinait sur les parois des grottes et sans doute s’exerçait-on au préalable sur une surface instable, comme Jean Rouaud le suppose dans son roman Préhistoires, 2022 »
Extrait du lexique pour les Arts Plastiques sur le site Eduscol:
« Une pratique bidimensionnelle : le dessin en arts plastiques Dessiner est souvent perçu comme la volonté de représenter ce qui est observé de la manière la plus « juste » : un objet, un paysage, un portrait etc. Toutefois, dès que l’on dessine, on fait des choix. En arts plastiques, ces choix, liés à la représentation, sont appelés « écarts », que l’objet soit observé, mémorisé ou imaginé. Il s’agit de faire comprendre à l’élève que ces choix ne sont pas dus au hasard mais sont étroitement liés à l’intention de l’artiste et aux moyens dont il s’empare (outils, support, etc.). Ces choix sont porteurs d’une valeur expressive. Dessiner peut également signifier explorer des outils, des gestes, des supports sans volonté de représenter. Le dessin est alors le lieu de formes imprévues, d’inventions graphiques, d’élaboration de langages inventés, telle l’exploration graphique réalisée par Paul Klee en 1922 sur le carnet de Nina Kandinsky. Enfin, le dessin a également une autre fonction fondamentale en arts plastiques : il permet d’élaborer un projet. Par exemple, cette fonction peut être convoquée dans le cas d’un projet tridimensionnel, en sculpture ou en architecture : l’élève peut dessiner ce qu’il projette de réaliser. Il convient alors de confronter l’intention à la réalisation, tenant compte notamment des effets induits par la matière, les matériaux, etc. »
Claude Reyt, Les arts plastiques à l’école, Armand Colin, 1998 Dans L’homme du commun à l’ouvrage (Idées/Gallimard), Dubuffet donne cette définition : « l’Art est un jeu – le jeu de l’esprit. Le jeu majeur de l’homme. Un enfant regarde un instant une boule de chiffon- une pensée le traverse ; cet objet est un Peau-Rouge. Il décide de croire que cette poupée de chiffon est un Peau-Rouge. D’en avoir peur comme on a peur des Peaux Rouges. Il en a peur en effet. » Trois opérations mentales et plastiques fondées sur la faculté à imaginer sont ici décrites : regarder (un chiffon), associer (à un Peau-Rouge), transformer (en Peau-Rouge). Le jeu symbolique introduit ensuite le simulacre de la peur…L’important en est l’enchaînement, du regard à la pensée puis à la décision de faire du chiffon autre chose. Si cette décision est suivie d’effet, l’enfant agira en transformant l’objet, entrant ainsi dans le champ d’opérations plastiques.
On retiendra enfin l’acronyme RITA pour retenir les quatre opérations plastiques que sont Reproduire, Isoler, Transformer, Associer:
Le support est l’appui ou le soutien de quelque chose. Il s’agit d’une surface ou matière qui reçoit la trace d’un outil ou sur lequel sont déposés des matériaux comme une couche de peinture, d’encre ou de pigments, ou encore des éléments tridimensionnels. Un support peut être passif (neutre, il se fait oublier), actif (il modifie la trace de l’outil ou le matériau) ou encore productif (il produit lui-même la trace, par exemple lors d’un pliage). Le matériau désigne toute matière transformée ou non qui sert à construire une œuvre (ce qui constitue une œuvre d’art comme le marbre, le bronze, la toile de lin etc … )
Mini-pratique exploratrice et questionnante lors du CM: Autour du motif de l’algue, trouvez des façons de rendre actif puis productif chaque support papier distribué. Actif, c’est-à-dire de manière à ce qu’il modifie la trace de l’outil ; Productif, c’est-à-dire qu’il produise la trace lui-même, en devenant ainsi matériau. Deux supports papier, outils au choix, temps 5 mn pour chaque.
Quelques exemples de productions d’étudiants réalisés en 15 mn à partir d’une feuille blanche épaisse de 10cm de large sur 20 de hauteur. En empruntant le motif de l’algue marine, rendez votre support actif ou productif et non plus simplement passif. Mediums, techniques au choix. Les mots de vocabulaire suivants ont été extraits lors de l’affichage: humidifier, imbiber, former, tracer – Plier/déplier, froisser /défroisser, découper/détourer/scotcher, peindre/colorer/colorier/diffuser – outils/gestes,/empreintes – plan/relief/volume etc
Vocabulaire plastique / pistes pédagogiques à explorer à partir de matières: Le geste (action, superposition/ juxtaposition). Les matériaux (matières molles, friables, malléables… ). L’empâtement (couche, strate, recouvrement). Les outils (action/ matière). Les reliefs (épaisseur, visuel/ tactile). Les textures, les contrastes (opaque/ transparent, lisse/ rugueux, dur/ mou, naturel/ artificiel). Les couleurs, les contrastes (clair/ obscur, brillant / terne). Les prélèvements (collection, sélection/ échantillon, accumulation). Les mélanges de techniques (complexité, assemblage)
Une publication du LAIT le Laboratoire Artistique International du Tarn:
Ressources pour l’enseignement des arts plastiques aux cycles 2 et 3. Site eduscol.education.fr (extraits):La représentation du monde “ Entre six et neuf ans, l’enfant investit dans ses productions l’envie de représenter le monde qui l’entoure. Progressivement, il prend conscience de l’écart entre ce qu’il voit, ce qu’il produit et ce que le spectateur perçoit (ce moment où l’élève pense qu’il ne sait pas dessiner). L’enjeu est de l’amener à garder un regard ouvert à la pluralité des représentations, au-delà d’une représentation qu’il considère comme juste car ressemblant à ce qu’il voit ou à ce qui fait norme. ’’ Par cette question au programme, il ne s’agit pas d’apprendre aux élèves à “bien’’ représenter et strictement selon des canons esthétiques ou des normes, mais de leur faire découvrir, explorer et comprendre la diversité des modes de représentation. En fonction d’une intention développée dans le cadre d’un projet personnel, les élèves sont amenés à faire des choix qui vont progressivement leur permettre de placer la question de la représentation du monde du côté de la production de significations. Au cycle 2, sur cette question au programme, cela signifie amener les élèves à comprendre notamment que […] une représentation non conventionnelle du monde qui nous entoure répond à d’autres exigences de représentation ; elle répond à une intention et cherche à nous dire, à exprimer autre chose […]. »
Vue de l’exposition, fiches-recettes dessinées et écrites par les étudiants MEEF 1 Arts Plastiques sur la fabrication de pigments extraits de l’algue » fucus -varech vésiculeux -famille des fucacés », tiroir emprunté aux sciences avec coquillages et coraux, extraits d’un manuel « fabriquer son matériel d’artiste ».
Quelques productions d’étudiant.es inscrits au premier puis au second degré
Productions graphiques des PE M2 DIU; « Ecrire c’est dessiner, dessiner c’est écrire« . A partir du mot ALGUES, passez progressivement du mot algue au motif de l’algue. Prenez en compte, exploiter verticalement ou horizontalement le format marine distribué. Technique: dessin, écriture, calligraphie, motifs, formes. Outils: calames en bambou et porte-plume. Médium: brou de noix.
Objectifs: montrer que l’acte d’écrire et l’acte de dessiner ont de multiples correspondances, offrent des similitudes de signes, de formes, de tracés, de lettres, de gestes, d’outils, de traces, de supports etc
Problématiser à partir des questionnements induits par des sujets de CAPES.
Expliciter les termes du sujet, les mettre en tension, permet d’élaborer une introduction où sera défini avec finesse le contexte spatio-temporel des formes artistiques, circonscrit au filtre des notions plastiques adaptées au sujet. La problématique se trouve dans le sujet dont les termes ne doivent pas être tronqués, mais déployés en vue de construire un devoir sous forme dissertée. Cette opération indispensable implique une hiérarchisation des idées grâce à un fil conducteur annoncé dans un plan clair. Une problématique est un questionnement qui n’amène pas la réponse « oui » ou « non », mais un ensemble des liens et d’articulations entre les différents problèmes posés par le sujet. Problématiser, c’est explorer les relations entre différents problèmes. Dans la forme dissertée, il convient de resserrer peu à peu le propos (de l’idée générale vers une proposition plus délimitée), en s’appuyant dans la construction de son écrit sur le corpus des documents.
Exemples de questionnements issus des rapports de jury:
Quelques pistes pouvant aider à la problématisation du questionnement suivant : Dans quelle mesure les créateurs contemporains, en proposant des représentations et des usages inédits de l’espace public, interrogent-ils de nouveaux espaces citoyens. ‐ Un habitant devient-il citoyen en s’engageant dans « son » espace public ?‐ Quelle est la nature de cet engagement ? Est-elle d’ordre social, d’ordre artistique, d’ordre politique ? ‐ Quel rôle attribuer à ces créateurs contemporains et est-il forcément toujours question d’art ?‐ Une interrogation pouvait également émerger : à partir de quand un espace public devient-il un espace citoyen, et en quoi une intervention de type artistique change-t-elle le statut de cet espace ? ‐ Comment nommer les créations, les mises en situation en regard de l’histoire des arts plastiques ?
Questionnement: Comment le dessin, traditionnellement surtout envisagé comme une technique d’étude et de reproduction fidèle d’un modèle, est devenu un domaine artistique à part entière, contribuant notamment à l’évolution des pratiques de la création contemporaine.
Questionnement: En quoi les pratiques artistiques contemporaines élargissent notre perception de la couleur.
Quelques exemples de problématiques possibles tirés du questionnement suivant : « En quoi les pratiques artistiques contemporaines confrontent matières, outils et gestes et en renouvellent les relations » ?
– Comment les gestes peuvent-ils s’affranchir d’outils pour réinventer leur relation à la matière ? -Comment les gestes peuvent-ils se réinventer en expérimentant de nouvelles matières et outils ? -En quoi les avancées techniques induisent-elles de nouvelles pratiques artistiques ? -Comment le geste, les outils, les approches de la matière s’émancipent-t-ils dans la pratique artistique contemporaine ?
De la didactique à la pédagogie: Le document ci-après tente de montrer comment, étapes par étapes, se construisent des questionnements didactiques vers l’élaboration d’une problématique. Ce travail conduira à la transposition didactique c’est-à-dire à la conception de pistes pédagogiques. à partir de six œuvres de références incontournables, liées à la sculpture et à l’assemblage:
LE BERNIN 1622-25RODIN moulage d’abattis en plâtre pour sculptureA. RODIN étude trois faunesses plâtre 1890R. HAUSSMANN tête de notre temps 1919K. SCHWITTERS collage 1943K. SCHWITTERS collage 1944Combine-paintings de Rauschenberg 1955Combine-paintings de Rauschenberg 1955P. PICASSO la guenon assemblage 1951
Projets artistiques pilotés par l’artiste Guillaume PELLAY, encadrés par Karine GAUDICHON et Fabrice ANZEMBERG, en partenariat avec le FRAC Bretagne et Alice MALINGE responsable des publics et à l’initiative de Pascal BERTRAND.
Projets menés par les Master MEEF 1 Arts Plastiques: Zoé, Bill, Peter, Mélanie, Aurore, Lilou, Perine, Fabrice, Baptiste, Nicolas, Louison, Justine, Lise, Léa, Thaïs, Killian, Anaelle, Mahaut, Théo, Noah, Eugénie, Gwendoline, Lucie, Mathilde, Léonie et par les étudiant.e.s et stagiaires M2: Pierre, Leelou, Judith, Antoine, Alice, Erwan, Jérémy, Léa, Romain, Charlotte, Clarisse, Léa, Manon, Annelys.
Un livret a été édité, recueillant les notes d’intention sur les productions exposées, ci-après: